mardi, novembre 21, 2006

L'espion qui m'aimait.

Un soir vint qui me vit m'aimer. Soudainement, mais pas vraiment de manière fortuite. Le jour rentrait chez lui en se faufilant par les plis des volets, et malgré une obligation, je m'étais accordé du temps pour une entrevue avec moi-même. Fumant le calumet de la paix, je scellai par un pacte à ce jour inviolé le début d'une nouvelle manière de converser dans mon for. Finie la critique reine, un flot de compliments se trouva libéré par un décret cassant leur prétendue nocivité. Ces prisonniers politiques peuplèrent l'arène intime, sans rancunes, propres et doux, ils présidèrent aux destinées d'une nouvelle ère.

Depuis l'amour est là qui m'aime, et j'aime qu'il m'aime, bien qu'il m'interdit de me laisser aller, m'amputant d'un auto-apitoiement que je trouvais simple et pratique. Je suis tenté de le comparer aux raviolis en boîte, on sait qu'on peut en mourir mais on meurt d'envie d'y goûter.

Aime-t-on vraiment ce qui nous fait grandir? Sent-on l'acidité de l'engrais détruire nos faiblesses? Aime-t-ton toujours aimer? Laisse-t-on l'amour aimer à notre place? Est-ce-là sa vraie place? Nous aime-t-il parce qu'on la lui donne? Peut-on reprendre à l'amour la place qu'on lui a donnée?

samedi, novembre 18, 2006

Incassable

Alors que mon esprit vagabonde, je l'imagine sur un chemin de ronde herbeux, accoudé, sur une hauteur, à une barrière de bois, regardant en contrebas nos deux âmes qui s'amusent entre elles, s'offrant en leur pays de doux quadrilles aériens.

Je m'empêche alors de penser la tristesse de n'être pas le terrain de leurs joies. Le vent iodé de l'espoir emporte, de ses vivifiantes volutes, tout ce qui n'est pas Futur. Il me colonise, chassant le concret de ton absence confondante, soufflant tous ces pleins passés ou présents créateurs de vides. Seul siège alors le néant positif, lumineux et fertile, de ce Temps qui bâtit toujours, sans jamais prendre le temps de polir. Et je ne pense plus sans en amont croire.

Suffit-il de croire pour ressentir ce que ressent notre âme?

jeudi, novembre 16, 2006

Alma Marceau

Nous sommes au lendemain d'un départ, et je suis encore en un nuage.

Tout autour de moi, une partie faite d'ondes,se fait oublier la plupart du temps.
Mise au contact d'une âme soeur, elle prend forme. Aujourd'hui, c'est un banc de poissons colorés, gravitant en volutes nacrés dans les airs avec la grâce ralentie d'un mime. Je n'ai pas besoin de tourner la tête pour les observer. Je sais leurs mouvements.

Voir par son âme, est-ce cela savoir?