mercredi, janvier 10, 2007

La rivière sans retour.

Au moment de basculer dans le sommeil, je fais un pas de côté.

J'observe ce qui se passe, je vois une multitude de corps lumineux se fondre dans un grand courant noir. Des paires d'yeux se ferment, la luminescence des dormeurs s'étiole doucement. Comme ramollis par la confiance, ceux qui étaient éveillés quelques instants plus tôt à la surface du globe basculent en arrière, à la manière des algues prises dans un courant. Ils ne perdent pas leur identité ni leurs limites, simplement leur opacité et leurs couleurs. Ils sont déguisés pour un voyage paisible au pays des morts.

Est-ce que la vie profite de notre sommeil pour rejoindre la mort? Qu'est-ce en nous qui les trouble et les empêche de passer du temps ensemble lorsque nous sommes en veille?