dimanche, octobre 15, 2006

La forêt d'émeraude.

Quand bien même elle serait de proportions parfaites, aucune oeuvre humaine n'approche la beauté autonome du plus rabougri des végétaux. Sans doute parce-qu'elle est pensée, puis réalisée pour rester telle qu'elle est le plus longtemps possible. Qu'elle recelle le désir mégalomaniaque de son créateur qu'elle soit entretenue. Que toute oeuvre est en ce sens un hymne à la mort, au statique, contruite par un humain pour fasciner ses semblables, et qui ne peut pas être.

Comme une cascade qui coulerait à l'envers, vers l'infini, notre monde se délite et se recrée tout autour de nous. Il nous est accordé, le temps d'une vie, de contempler ce spectacle juste et merveilleux, le seul qui soit un vrai défi pour notre entendement.

N'est-il pas ridicule de s'épuiser et s'appauvrir en usant autant de notre minable pouvoir créateur sur la matière, quand nous possédons tous celui de faire évoluer la race humaine?