mercredi, octobre 11, 2006

Pinocchio.

Un massif buffet de bois flotte souvent devant mes yeux. Il plane, car ses étagères et ses tiroirs sont plein de l'espérance d'un monde meilleur. Un projet d'avenir auquel je fus introduit par le coeur de mes ancètres.

J'imagine le fiévreux labeur de ses artisans, qu'ils n'eurent pas la faveur d'exécuter sur la terre qui les vît naître. Je pense qu'ils peuvent être dix rassemblés, ceux qui savent en fabriquer de pareils, sans pour autant sentir la nécessité de passer à l'acte. Ils ont travaillé pour se nourrir, et en oeuvrant de leur mieux, ils étanchèrent leur soif de bien faire. Un mot vient se mettre au premier rang: possibilité. On a tous la possibilité de digérer, pas forcément l'occasion de manger. J'en vois beaucoup qui, faute de pouvoir intégrer des objets à leur corps, dénaturent la maison, un nécessaire abri, pour y voir un deuxième corps, contamment agrandi pour y loger toujours plus de choses. Avoir faim d'objets, c'est être malade. L'humain peut être l'hôte d'une dynamique, pas d'un résultat.

Le savoir est une dynamique, la dynamique de nos vies civilisées. La dynamique n'est-elle pas la mère de tout résultat? Ne devrions-nous pas nous méfier de tous ceux qui ne nous proposent rien d'autre que d'atteindre un but concret, suspect parce-que périssable, plutôt que de chercher une la libération par une dynamique que nous pourrons garder en nous, bien à l'abri?